Tribune Supporters : Quand la Ligue et la Fédération ignorent les supporters

Chaque jeudi, à 18 heures, Butfootballclub mettra en avant et donnera la parole à ceux qui sont l’essence màªme du football : les supporters. Pas de ballon rond sans eux, pas d’ambiance dans les stades sans eux. N’hésitez plus et contactez nous pour nous faire part de vos coups de gueule, vos coups de coeur, vos photos, vos déplacements et màªme vos remarques. Notre adresse : contact@buteditions.com

L’information n’a pas défrayé la chronique. Forcément. Perdue au milieu de l’actualité foot, l’absence des deux hommes n’avait, au fond, aucune raison de peser lourd. On ne soucie, et c’est bien connu, des tribunes de nos stades qu’en cas d’incidents. On évoque les supporters, beaucoup plus souvent, pour leurs gestes déplacés plutôt que pour leurs animations ou leurs actions sociales. Il y a quinze jours, et peu de gens le savent, avaient lieu au Sénat les secondes assises du Supportérisme. Une très bonne idée, selon nous, que l’on doit notamment au Conseil national des supporters franà§ais (CNSF), association qui souhaite une plus grande implication des supporters dans la vie des clubs.

Autour de la table, le secrétaire d’Etat aux sports, Thierry Braillard, des clubs de supporters franà§ais, du moins leurs représentants, une associations nationale, l’ANS, dont notre site vous a parlé la semaine dernière. Egalement présents, deux députés, deux sénateurs, et des sociologues, dont il faut parfois se méfier tant certains n’ont jamais un pied de leur vie dans une tribune. A l’énoncé des participants, on se dit donc que la Ligue de Football Professionnel et la Fédération Franà§aise de Football ont répondu à l’invitation. On se le dit, oui, mais ce n’est pourtant pas le cas. Les deux instances ont tout simplement jugé bon de boycotter cette réunion.

Punir les clubs (parfois justement), en raison de leurs supporters, c’est une chose. Se mettre à l’écoute et tenter de résoudre les problèmes, c’en est une autre. Prendre la parole, lorsque des débordements sont à signaler, c’est une chose. Aller à la rencontre de ceux qui animent nos tribunes, c’en est une autre.

‘Je suis décidé à poursuivre cette politique de tolérance zéro envers la violence.’

Pour justifier leurs absences, Ligue, Fédé et màªme l’UCPF (Union Nationale des Clubs professionnels) ont envoyé…un mail ! Et commun. Dont le contenu vaut son pesant d’or : ‘Nos instances font l’objet de diverses demandes émanant de différentes organisations se prévalant du statut de structure représentative des supporters en France. A ce stade, si nous sommes bien entendu disposés à engager des discussions sur le thème du supportérisme, il serait prématuré de privilégier une organisation donnée.’ Curieux, quand on sait que les deux structures étaient justement réunies. Incompréhensible, quand on souhaite si souvent qu’il n’y ait plus de problèmes dans les tribunes de notre si belle Ligue 1…

Au-delà de cette attitude ô combien limite, qui montre à quel point nos instances sont décalées des réalités, on mettra surtout en évidence les récents propos de Frédéric Thiriez, patron de la LFP, qui s’est exprimé il y a quelques semaines lors du séminaire de la Direction nationale de la Lutte contre le hooliganisme. Là -encore, tout s’explique : ‘Indépendamment de la répression, il y a des actions de prévention. Mais la meilleure prévention, c'est quand màªme la peur du gendarme et la crainte de la répression. Quitte à apparaà®tre comme un président de la Ligue sécuritaire, ce qui ne me gàªne pas du tout. Je suis décidé à poursuivre cette politique de tolérance zéro envers la violence.’

Non, Monsieur Thiriez, la meilleure prévention, c’est l’écoute. Et le travail en commun. Certainement pas la répression. Et faites tout de màªme attention, car à ce rythme-là , le championnat des tribunes que vous organisez n’aura véritablement plus aucun sens…

B.D.