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Ligue 1

ASSE – Le Rendez-vous de Didier Bigard : « Il y aura du changement dans le futur, c'est sûr »

Ancien responsable des sports au Progrès, Didier Bigard annonce qu’il y aura un gros remaniement cet été à l’ASSE, à l’initiative de Claude Puel.

« On a senti qu’on a manqué de poids offensif, on n’a pas été dangereux pour aller chercher ce but ». Non, ce n'est pas Claude Puel qui a fait cette analyse après la défaite de l’ASSE à Montpellier (0-1). C'est David Guion après la correction reà§ue par les Rémois à Strasbourg (0-3). Mais le discours aurait pu àªtre le màªme du côté de la Mosson, comme quatre jours plus tôt à Geoffroy-Guichard dans la foulée du succès de Marseille où à Saint-Symphorien une semaine avant pour commenter la leà§on d'efficacité offerte par les hommes de Vincent Hognon. En fait, les mots sont identiques depuis si longtemps qu'on n'ose à peine évoquer la série en cours, huit défaites en dix journées. De peur de plonger dans la sinistrose. Si tant est qu'on n'y soit pas déjà jusqu'au cou.

Comment arràªter cette spirale négative? Peut-on croire que la coupe de France va permettre à l'équipe de retrouver la confiance qui fait défaut? On entend quelques très vieux nostalgiques se souvenir qu'en 1962 l'ASSE avait gagné la coupe, était descendue avant de remonter la saison suivante. D'autres les qualifieront d'optimistes. Pas nous, pas ceux qui ont établi le plus gros budget du club de tous les temps et qui savent quelle catastrophe serait une plongée en L2 alors qu'ils ont largement anticipé les retombées des droits télés qui vont, en principe, tomber l'an prochain.

Ils n'ont pas entendu le réveil sonner

Arràªtons donc de fantasmer pour regarder une réalité sans concession, froide comme celle du classement. A force de se projeter dans des ràªves style «deux victoires consécutives et on repasse dans la première moitié du championnat », les intéressés n'ont pas entendu le réveil sonner. Ils sont bercés d'illusions ce qui semble irriter Yohan Cabaye « On enchaà®ne les mauvais résultats, donc forcément à§a devient inquiétant. Il faut prendre nos responsabilités, arràªter de se cacher derrière certains faits, mais se bouger parce que sinon ce sera compliqué jusqu’au bout. »

Difficile de mieux poser le problème, moins aisé d'avancer une solution, ou du moins de trouver ceux qui l'appliqueront. «Il faut retrouver de l’efficacité offensivement mais aussi défensivement, à§a fait longtemps que l’on a pas fait un match sans prendre de but ». Le constat est implacable en effet. Sur les trois dernières rencontres, les adversaires des Stéphanois n'ont cadré leurs frappes que douze fois et ont inscrit six buts. Dans le màªme temps, les Khazri, Diony, Abi et compagnie ont mis 46 frappes, mais seulement 14 cadrées. Et que dire du sort des 85 centres comptabilisés lors de ces trois màªmes matches?

Tous les derniers entraà®neurs du club ont réclamé un buteur

Rien de nouveau, direz-vous, sous le maillot de ces Verts qui jouent en blanc pour vendre quelques maillots de plus, histoire de compenser la dégringolade commerciale qui finira bien par épouser la courbe de leurs résultats. Rien de bien nouveau puisqu'ils n'ont inscrit que 25 buts depuis le début de la saison et présentent un goal-average de moins 13. Rien qui puisse étonner les entraà®neurs qui sont passés par ici ces dernières années, de Galtier à Printant en passant par Garcia ou Gasset qui ont tous souffert du manque d'un buteur et ont tous réclamé un attaquant, à chaque mercato. Nous l'avons encore écrit au cours de ce mois de janvier, alors que Puel semblait résigné face à l'état de finances qui font s'interroger sur les 110 millions budgétisés. Mais où sont ils ?

La réponse est connue: dans les contrats accordés qui ont fait exploser la masse salariale, sans que le rendement de ces individualités justifient des zéros qui n'ont d'égal que ceux de leur bilan comptable. C'est sévère mais il est plus que l'heure de s'interroger sur le recrutement en màªme temps que sur la condition physique de joueurs qui accumulent les blessures. Il y aura du changement dans le futur, c'est sûr. Encore faut-il que ce futur s'inscrive bien parmi l'élite que Puel soit entendu « Je ne connais pas d’autre solution que batailler, montrer du caractère, se sortir par nous-màªmes de cette mauvaise période ».

Didier BIGARD

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