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Ligue 1

ASSE (1/3) : retour sur les neuf finales de Coupe de France des Verts

Avant la finale contre le PSG, vendredi, Butfootballclub propose de revivre les 9 premières finales de Coupe de France de l’ASSE, avec la collaboration de Philippe Gastal, le conservateur du Musée des Verts.

ASSE-Monaco (2-4 a.p)

15 mai 1960, Colombes, Stade Yves du ManoirSpectateurs : 38 298

ASSE : Abbes – Wicart, Richard Tylinski, Glovacki – Herbin, Domingo – Peyroche, Balboa, Liron, Ferrier, Oleksiak. Entraà®neur: René Vernier

Le contexte

C’est la première fois que l’ASSE, présidée par Pierre Guichard, se qualifie pour la finale de la Coupe de France. En face, Monaco aligne de nombreux internationaux. Mais l’ASSE compte encore six joueurs qui lui ont permis d’àªtre championne de France pour la première fois, trois ans plus tôt (Oleksiak, Tylinski, Wicart, Ferrier, Domingo, Peyroche). 11e en championnat, l’équipe de René Vernier, successeur de Jean Snella, effectue une saison sans relief, alors que Monaco est 4e et a éliminé en ½ finale le grand Stade de Reims, futur champion de France. 5000 supporters stéphanois ont fait le déplacement en train. Ils vont chanter « Allez les Verts » pour la première fois. Côté monégasque, la Princesse Grâce et le Prince Renier sont présents.

Le match

Menés, les Verts, dominateurs, égalisent grâce à Ginès Liron, natif de Rive-de-Gier et auteur de son 8e but dans la compétition cette saison-là (il avait inscrit 6 buts contre Montauban (9-0)!), et ils pensent tenir la victoire quand René Domingo signe un joli coup-franc à la 86e, peu après une tàªte sur le poteau de Liron (72e). Mais Monaco égalise deux minutes plus tard avant d’inscrire deux nouveaux buts dans la prolongation, faisant valoir sa plus grande expérience face à une jeune équipe stéphanoise.

L’homme du match

Côté stéphanois, Robert Herbin avait fait un très bon match, en défense centrale, à 21 ans. Ce qui lui vaut d’àªtre appelé quelques jours plus tard en équipe de France pour la première fois. Il disputera le premier Euro de l’histoire avec les Bleus.

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ASSE- Nancy (1-0)

13 mai 1962, Colombes, Stade Yves du ManoirSpectateurs: 30.654ASSE: Abbes – Cassado, Richard Tylinski, Sbaà¯z – Herbin, Domingo – Baulu, Guillas, Liron, Ferrier, Oleksiak. Entraà®neur: Franà§ois Wicart

Le contexte

Le président a changé à l’ASSE, il est tout jeune, il s’appelle Roger Rocher. Fait peu commun, les Verts sont relégués en D2 et pourtant ils sont qualifiés pour la finale de la Coupe de France. Deux semaines plus tôt, un match nul dans le Chaudron concédé contre le Stade Franà§ais (1-1) a scellé le destin des hommes de Franà§ois Wicart, qui avait remplacé Henri Guérin en cours de saison. Le dernier match à Montpellier comptera pour du beurre car le premier non relégable, l’OL, est déjà trop loin. Très peu de Stéphanois sont montés à Colombes, les supporters stéphanois étant très déà§us de la saison.

Le match

Nancy, 4e de D1, est favori, mais l’ASSE compte tout de màªme 7 internationaux dans ses rangs (Abbes, Tylinski, Domingo, Herbin, Ferrier, Guillas et Faivre). La finale est riche en occasions avec cinq tirs sur les poteaux (deux pour Nancy et première mi-temps, trois pour l’ASSE en seconde), les deux équipes se neutralisant jusqu’à la 86e et le but victorieux de Jean-Claude Baudu, servi par Robert Herbin dans la surface nancéienne. Alors que les prolongations se dessinaient, l’ASSE remporte sa première Coupe de France ! Un succès, salué par Brigitte Bardot, que les partenaires de René Domingo vont fàªter dans une brasserie alsacienne aux Halles, puis au Lido, en présence notamment de Charles Trénet et Marlène Dietrich. 30 000 supporters fàªteront la victoire le lendemain dans les rues de Saint-Etienne ! La saison suivante, l’ASSE remontera en D1.

L’homme du match

C’est Jean-Claude Baulu qui inscrit l’unique but de la finale et l’ailier droit a été le grand artisan de cette victoire en Coupe de France car il a été décisif tout au long du parcours avec 7 buts inscrits. Baulu était le régional de l’étape lors de la finale, étant originaire de Colombes, où il s’était marié quelques mois auparavant. Auteur d’un grand match, le capitaine René Domingo, recordman de match sous le maillot vert, reà§oit le trophée des mains du Président Charles de Gaulle, une première pour le Général, qui salua la performance de Claude Abbes dans les buts stéphanois. Le Musée des Verts possède en son sein le programme du match, le menu des Verts pour la soirée au Lido, le ballon de cette finale remis par Ginès Liron (qui n’avait pas voulu le rendre à l’arbitre!), et le maillot porté ce jour-là par René Domingo qui considérait cette victoire et la poignée de mains avec De Gaulle comme le plus beau jour de sa vie.

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ASSE-Bordeaux (2-1)

12 mai 1968, Colombes, Stade Yves du ManoirSpectateurs: 33959

ASSE : Carnus – Durkovic, Polny, Bosquier, Mitoraj – Jacquet, Herbin – Mekloufi- Fefeu, H.Revelli, Bereta. Entraà®neur : Albert Batteux

Le contexte

La France est au bord du chaos et une grande manifestation, à Paris, va éclater dès le lendemain de la finale. L’ASSE est favorite. Elle a remporté le titre en 1967 et à six journées de la fin du championnat, elle fonce vers sa propre succession avec 10 points d’avance sur son dauphin, Nice. Les Verts restent sur 4 victoires avant de défier les Bordelais, 7es de D1, mais il leur avait fallu un match d’appui pour éliminer Angoulàªme (D2) en ½ finale.

Le match

« Merci Messieurs », titra L’Equipe, le lendemain… Les Verts sont menés d’entrée de jeu après un premier quart d’heure dominé par Bordeaux mais ils renversent le match grâce à un doublé de Rachid Mekloufi. Centreur sur le premier but, Robert Herbin est le seul joueur stéphanois qui était déjà présent lors de la première finale victorieuse en 1962. Mekloufi, lui, ne devait pas àªtre titulaire, mais Albert Batteux avait senti que ce serait sa finale, et qu’il brillerait, pour ses adieux. C’est le premier doublé de l’histoire du club, pour la première saison de Batteux comme entraà®neur. Le retour dans le Forez, après avoir festoyé au Lido, s’est fait en cars. 70 000 personnes ont acclamé leurs héros et réclamé Mekloufi, absent des festivités. Un retour qui « tenait autant de la corrida que du carnaval », d’après L’Equipe.

L’homme du match

Deuxième meilleur buteur de l'histoire de l’ASSE, et considéré comme le meilleur joueur de l’histoire de l’ASSE avec Salif Keita, 12e homme lors de la rencontre, Rachid Mekloufi, auteur d’un doublé et notamment d’une superbe reprise de volée sur son égalisation, a été le héros de cette finale. A 32 ans, il disputait sa dernière saison au club. Un doublé de légende pour l’Algérien, qui disputera encore quelques matches avant de faire sa révérence. « J’ai marqué 3 buts », dira Makloufi après la finale, en faisant référence à son penalty, que l’arbitre avait fait retirer. C’est le Bordelais Jacques Chaban-Delmas, alors Président de l’Assemblée nationale, qui remit le trophée à Robert Herbin devant 40 000 personnes.

 

PS : retrouvez la 2e partie des finales de Coupe de France disputées par l’ASSE dès demain à 6h sur notre site

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