Ligue 1
FC Nantes – L’analyse de Charles Guyard : « Sur un air de 1995”¦ »
En dominant Nice (1-0) ce samedi, le FC Nantes a conforté sa deuxième place au classement de la Ligue 1 et, surtout, signé son meilleur début de saison depuis 25 ans.
En dominant Nice (1-0) ce samedi, le FC Nantes a conforté sa deuxième place au classement de la Ligue 1 et, surtout, signé son meilleur début de saison depuis 25 ans. Une époque bénie !
Avant màªme le coup d'envoi, le FC Nantes pouvait déjà remercier le PSG qui, en plombant le goal-average d'Angers avec sa large victoire au Parc des Princes (4-0) dans l'après-midi, a offert aux Canaris la deuxième place du classement. Du coup, c'est en qualité de dauphin que l'équipe de Christian Gourcuff a accueilli celle de Patrick Vieira dans la soirée. Une situation qu'elle s'est chargée de consolider grâce à son succès sur les Aiglons, 1-0. Voilà désormais le FCN assuré de finir le week-end (et màªme la quinzaine à venir) en seconde position ce qui, au-delà de la victoire face aux Azuréens, récompense une série de trois triomphes de suite face, pourtant, à des adversaires qu'on n'imaginait pas forcément jouer dans la màªme cour que Nantes au coup d'envoi de la saison”¦
Il y a donc eu Rennes, puis Lyon, et enfin Nice : une trilogie qui a permis à l'histoire de recommencer à zéro. Contre les voisins bretons, le FCN avait ainsi mis fin à 14 ans de disette sur ses terres. Du Rhône, cela faisait 23 ans que les Jaune et Vert n'étaient pas revenus avec la victoire en poche. Enfin, il fallait remonter jusqu'au 30 avril 2016 pour voir Nice s'incliner en Loire-Atlantique”¦ Tout cela n'est désormais plus qu'une vieille histoire de statistiques à ranger dans l'armoire à (mauvais) souvenirs.
Sur la plus petite des marges, comme depuis le début de l'exercice 2019-2020, l'octuple champion de France s'est imposé, màªme s'il a fallut patienter jusqu'à la 86e minute pour voir Simon Moses rabattre de la tàªte le cuir dans les filets de Walter Benitez, après un énorme travail de Kader Bamba côté droit (grand pont sur Malanga Sarr). « On va changer de stratégie, car attendre 10 minutes avant la fin pour marquer, on pourrait sécuriser un peu avant », a ironisé le coach finistérien. Sauf que si les filets n'ont pas tremblé plus tôt, c'est surtout parce qu'en face, Walter Benitez a tout sorti, ou presque, et notamment cette tàªte de Coulibaly sur un service de Simon avant la demi-heure : la parade exceptionnelle du portier de l'OGCN sera suivie d'autres interventions (tirs de Simon aux 61e et 63e) et duels remportés (face à Abeid à la 60e et Coulibaly dans les arràªts de jeu), avant de céder à la 86e minute, donc. C'est dire si la Beaujoire n'a pas boudé son plaisir, du début à la fin.
Dès l'entame, les partenaires d'Abdoulaye Touré se sont jetés dans la bataille, en imposant un pressing étouffant, avec de belles combinaisons à la clé. Tout était cohérent, notamment l'utilisation des couloirs avec Simon et Blas. « C'est notre meilleur match, on a tout fait ensemble », s'est félicité Kader Bamba. Sous les yeux d'un Valentin Rongier défait la veille à Amiens avec l'OM et assis en tribunes (ce qui lui a valu quelques sifflets lorsque son visage est furtivement apparu sur les écrans géants du stade), le FCN a réalisé une formidable opération juste avant la tràªve internationale. En plus de la 2e position, l'équipe n'a toujours pas encaissé le moindre but à la maison : c'est la seule en Ligue 1. « Il faut assumer cette place, mais à§a va nous permettre de travailler plus sereinement », a poursuivi Bamba. « On a 19 points, déjà ce n'est pas rien, a poursuivi Gourcuff. L'équipe progresse, c'est incontestable, des joueurs se révèlent aussi, on ne s'enflamme pas, le groupe est sain. On fait notre petit bonhomme de chemin, on a franchi un cap, on est sur la bonne voie, sans se prendre la tàªte, on va profiter du moment présent car c'est rare, dans le foot. »
Les Nantais ont deux semaines pour savourer avant d'aller faire fructifier leur capital à Metz. Mais c'est un fait, ce démarrage constitue le meilleur du club depuis la saison”¦ 1994-1995. « C'était une bonne cuvée ! », a souri le technicien.
Ch.G.