FC Nantes – L’analyse de Charles Guyard : « Nantes en mode olympique ! »

En s'imposant au Vélodrome ce dimanche (2-1), les Canaris ont fait un grand pas vers le top 10, et ce à quatre journées de la fin !

Après Lyon (2-1) et le PSG (3-2), l'OM (2-1) ! En deux semaines, les Canaris ont mis un genou à terre aux ténors de la Ligue 1 avec, entre temps, le scalp d'Amiens (3-2), en bas de tableau. La série force d'autant plus le respect que le FCN n'avait pas remporté quatre rencontres successives de L1 depuis septembre 2017 (5e à la 8e journée inclue). Par ailleurs, il faut remonter à 2013 pour voir les Jaune et Vert triompher au Vélodrome (1-0, but de Bedoya). Une autre statistique pour bien savourer ? Nantes n'avait plus gagné à l'aller et au retour face à Marseille dans un màªme exercice depuis le cru 2002-2003 ! Ce n'est seulement d'ailleurs cette saison que la troisième formation avec Lille et le PSG à s'imposer sur ses deux rendez-vous annuels face à l'OM (en attendant Montpellier, adversaire de la dernière journée, déjà vainqueur de la première manche)”¦

Moutoussamy – Coulibaly, paire exceptionnelle

En tout cas, plus prosaà¯quement, ce quatre à la suite version 2019 assure quasiment le maintien définitif et permet de ne se concentrer que sur le top 10, désormais à portée de fusil. Une vraie bouffée d'air après avoir flirté avec la zone rouge cet hiver ! Vahid Halilhodzic a màªme parlé de « morosité » après une période janvier-février particulièrement mouvementée. Mais voilà , il y a donc eu ces deux semaines de folie qui ont balayé tous les doutes, conclues ce dimanche par une nouvelle victoire de prestige dans la Cité Phocéenne face à un rival pourtant dans l'obligation de l'emporter pour rester en course à l'Europe. Un succès avec la manière, ce qui est encore mieux à prendre pour la suite. « Dans la qualité du jeu, Nantes monte d'un cran », a savouré l'entraà®neur. De fait, la paire offensive, Samuel Moutoussamy – Kalifa Coulibaly a été exceptionnelle, et récompensée par le premier but en L1 du joueur formé à l'OL à la 22e minute. Un Moutoussamy qui avait, pour l'anecdote, démarré sa carrière dans l'élite face à l'OM, à la Beaujoire, lancé par Claudio Ranieri le 12 août 2017”¦ L'égalisation dans la foulée de Mario Balotelli (1-1, 25e) a à peine fait frissonner le banc nantais tant les joueurs d'Halilhodzic se sont montrés disciplinés, et ont littéralement étouffé leurs adversaires dans tous les compartiments, poussant màªme ces derniers à la faute. Balotelli, par exemple, aurait dû àªtre expulsé pour avoir décoché un coup dans le visage de Diego Carlos au cÅ“ur du premier acte. « Avec lui, c'est toujours compliqué, il me parle, mais je fais tout pour rester concentré », a raconté le défenseur, après coup. Quant à Luiz Gustavo, il n'a rien pu faire, cerné qu'il était par un Abdoulaye Touré époustouflant.

Girotto, un retour gagnant

Enfin si Maxime Dupé, titularisé à la place de Tatarusanu (blessé), s'est montré un poil fébrile sur ses sorties, il a toutefois écoeuré Valère Germain qui a vu sa reprise de la tàªte, légèrement déviée par Pallois, écartée en corner d'un plongeon réflexe de grande classe (44e). L'une des options les plus payantes, ce soir-là , aura quand màªme été de faire revenir Andrei Girotto dans le onze de départ au sortir d'une nouvelle suspension. Certes coach Vahid n'avait pas les coudées très franches avec une infirmerie encore pleine (Eysseric, Krhin et Mance, notamment) mais il aurait tout aussi bien pu laisser le Brésilien, élément le plus souvent expulsé en L1 avec trois cartons rouges, en proie à ses démons. Niet ! L'intéressé a non seulement débuté la rencontre (qu'il a terminée !), mais en plus il a marqué à la 50e minute le but de la victoire ! Un avantage décisif qui aurait pu se fracasser en fin de rencontre : d'abord si Johan Hamel, l'arbitre, s'était appuyé sur le VAR pour constater que le contact entre Lucas Ocampos et Charles Traoré méritait sans doute un penalty ; puis lorsqu'un centre de ce màªme Ocampos failli pousser Diego Carlos à un but contre son camp”¦ Mais il était sans doute écrit quelque part qu'après un début d'année 2019 galère, le FCN allait enfin se retrouver. « On est resté solidaire, on s'est battu toute la saison et on est récompensé maintenant », a admis Moutoussamy. Reste à poursuivre jusqu'au bout pour tenter « de ne plus perdre jusqu'à la fin de la saison », telle la feuille de route qu'a fixée coach Vahid d'ici la fin mai.

Charles Guyard