Le Marseillais et le Parisien ont chacun inscrit un doublé. Mais qui a fait la plus forte impression ? Deux journalistes de la rédaction en débattent.
Vainqueur : Gignac
Dimanche soir, André-Pierre Gignac a montré qu'il faisait partie des plus grands. Il a réussi à se planter deux buts à une défense parisienne composée de Maxwell, Thiago Silva, Jallet et Alex, excusez du peu. Il est devenu encore plus fort que lors de son passage à Toulouse. Il a densifié son jeu, se montre volontaire et précieux dans tous les compartiments. On l'a également vu défendre bec et ongles avant d'àªtre remplacé, carbonisé, par Loà¯c Rémy. Ce n'est pas Zlatan Ibrahimovic qui pourrait sortir fatigué de la sorte d'un tel match au vu du peu d'efforts qu'il faits.
Zlatan se donne moins que Gignac
A force de dire d' ‘Ibra’ qu'il marche sur un terrain, on va finir par croire qu'il ne sait pas courir. On entend dire que le jour où il se donnera à fond, il en plantera cinq par match. Mais est-il capable de jouer autrement qu'il ne le fait actuellement ? Car s'il ne sait pas se transcender lors d'un Clasico dans une ambiance bouillante comme dimanche soir, on risque bien de rester sur notre faim toute la saison. Et les plus enthousiastes qui pensent que le championnat de France n'est pas assez relevé pour lui peuvent également douter de ses prestations en Ligue des Champions et notamment à Porto.
Les Parisiens se sont fait ‘André-Pierriser’
Si Zlatan peut remercier le mur marseillais de s'àªtre disloqué au moment de sa frappe, ce qui lui a permis de marquer sur coup-franc, ‘Dédé’ Gignac ne doit ses buts à personne. Techniquement, le Marseillais est certainement un ton en-dessous. Mais au niveau de l'envie et de l'abnégation, Zlatan peut prendre des leà§ons. Tout le monde attendait une ‘Zlatanerie’ mais ce sont bien les Parisiens qui se sont fait ‘André-Pierriser’, comme s'amusait à le dire Benoà®t Cheyrou à l'issue du match.
Michael LESCOT
Vainqueur : Ibrahimovic
Au Vélodrome, où on l’attendait de pied ferme, Zlatan Ibrahimovic a dignement fàªté ses 31 ans. Un doublé retentissant qui porte son total personnel à 9 buts en L1 cette saison (sur 7 matches joués). Une fois encore, le géant suédois a prouvé qu’il était bien LA star du championnat, celui qui écrase la concurrence. N’en déplaise à ses rivaux potentiels ou provisoires.
Le talent à l’état brut
Ses buts ? Le premier d’une talonnade faà§on ‘Kung-Fu’, un geste qu’il affectionne et qu’il avait déjà failli réussir trois jours plus tôt à Porto. Le second, un coup-franc éloigné mais si puissant et précis qu’il s’est frayé sans problème un chemin vers les filets de Mandanda. A côté de ces éclairs de génie, le tir croisé et la tàªte de ‘Dédé’ Gignac semblent bien fades. Entre un esthète du ballon rond qui affole les stats depuis le début de sa carrière et un joueur besogneux qui ne brille au haut-niveau que par intermittence, le contraste est saisissant.
Un charisme sans égal
Si Gignac a la réussite pour lui ces dernières semaines, on peut se demander si l’attaquant phocéen, tout comme son équipe, n’est pas en surrégime (sans mauvais jeu de mots bien entendu). A l’inverse, Ibrahimovic ne donne pas l’impression de forcer son talent pour àªtre efficace. Pour l’instant, il ne dispose sans doute pas d’un collectif aussi bien rodé que celui de l’OM, mais lui ne déà§oit jamais, ou seulement les esprits chagrins. Et le charisme qu’il dégage est autrement plus attractif, footballistiquement parlant, que celui d’un honnàªte avant-centre de Ligue 1. A choisir entre ces deux tàªtes d’affiche, le championnat de France peut difficilement se priver de ‘Zlatan’, ce personnage déjà légendaire…
Anthony BERTHOU
Et vous, qu’en pensez-vous ?