Ligue 1
L'analyse de Charles Guyard : « Le FC Nantes perd mais se rassure »
Face au PSG, le FC Nantes n’a pas été ridicule (1-2). Et ce alors que Gourcuff devait composer avec un vestiaire décimé et mentalement atteint par la gifle reçue à Rennes.
La cuisse, on connaissait déjà . Les adducteurs, aussi. Les ligaments, c'est un peu plus technique mais màªme les sportifs du dimanche savaient de quoi on parlait. Et alors qu'on venait tout juste de situer le cinquième métartasien, il a fallu identifier le chondro-costale ! Les étudiants en première année de médecine vont pouvoir remiser leur Atlas d'anatomie au placard et se jeter dans les pages sport des journaux : grâce à Neymar, la chirurgie s'apprend tout au long d'une saison de foot ! Cette fois, le Brésilien souffre donc d'une lésion située entre les côtes et le cartillage, en gros sur le flanc. Officiellement du moins, car des mauvaises langues prétendent que la star du PSG, malmené il est vrai face à Montpellier samedi, ne s'est pas vraiment remis de sa « soirée blanche » organisée dimanche dans une boà®te de nuit de la capitale pour souffler ses 28 bougies (qu'il fàªtera réellement ce mercredi) en toute intimité entouré de quelque 300 à 400 personnes.
Des billets revenus à cause du forfait de Neymar ?
En tout cas, cette absence n'a pas été du goût de certains spectateurs, qui ont préféré revendre leur billet. Pourtant, l'absence du Brésilien a la Beaujoire n'est pas seulement un petit évènement, c'est une habitude ici, puisque le crack de Nasser n'a jamais foulé la pelouse nantaise”¦ Pour les puristes, on précisera que Marquinhos, Juan Bernat ou encore Thiago Silva manquaient aussi à l'appel dans l'effectif de Thomas Tuchel. Mais on est loin, très loin de l'infirmerie du FC Nantes qui, elle, déborde à tout rompre. Aux Coco, Fabio et Pallois blessés de plus ou moins longue date, se sont ajoutés Coulibaly, Limbombé et Appiah. Et surtout Lafont, dont la lésion musculaire contractée à l'entrainement mesurerait sept bons centimètres ! Au-delà du défi sportif qui l'attendait sur le terrain, Christian Gourcuff devait aussi, par conséquent, répondre au défi humain. « On ne va pas jouer à cinq derrière ou à huit défenseurs, de toute faà§on, on n'en a plus », a-t-il ironisé la veille. De toute faà§on, plus que le physique, c'est le mental qui était jaugé ce mardi : comment les partenaires d'Abdoulaye Touré allaient-ils se remettre de la claque reà§ue vendredi à Rennes ? En tendant l'autre joue, comme le recommandait un célèbre philosophe il y a 2000 ans et des poussières ? Ce n'est pas trop dans le genre de la maison.
Beaujoire en couleurs #FCNantes pic.twitter.com/TqYYnUrm3z
— Folliot Loà¯c (@loicfolliot) February 4, 2020
Avec leurs armes, les Jaune et Vert ont tout donné dans l'effort màªme si l'ensemble s'est révélé parfois brouillon, notamment à la finition (mention spéciale à Renaud Emond, avec un double raté qui aurait pu offrir l'égalisation à 2-2). A l'autre bout, l'une des grosses satisfactions de la soirée, c'est d'avoir (re)découvert en Denis Petric des qualités d'un vrai gardien de Ligue 1 qu'on ne lui connaissait pas. Ou plus, du moins depuis le 20 octobre 2017 et sa dernière apparition en pro avec Guingamp (face à Montpellier en Coupe de la Ligue). Deux ans et plus de trois mois après, il a remis ses gants pour écoeurer Icardi dès la 3e minute dans un duel brillamment remporté. Ce màªme Icardi qui se vengera à la demi-heure de jeu, imité par Thilio Kherer en début de second acte. Mais Di Maria, Mbappé et Meunier (excusez du peu !) entre autre, se sont aussi cassé les dents sur le dernier rempart nantais lequel, ce mardi soir, a forcément gagné des galons de titulaires en l'absence, sans doute prolongée, de Lafont.
Devant plus de 34 000 spectateurs et malgré la défaite, le FCN semble s'àªtre réconcilié avec son public après les deux déroutes dans les derbies contre Bordeaux et, surtout, à Rennes. On n'oublie certes pas que face au PSG les Canaris ont encaissé leurs 9e et 10e buts depuis le début de l'année 2020 (toutes compétitions confondues) alors qu'ils avaient axé leur force sur leur solidité. Mais avant d'aller à Dijon samedi, la formation de Gourcuff s'est (et a) passablement rassuré. Reste à réenclencher un nouveau cycle.