Bleus – Opinion : La clé Deschamps

A lui seul, il a (presque) renversé la Roja.

Il a osé. Et il a gagné son pari. Alors évidemment, il est aisé de dresser des louanges à Didier Deschamps aujourd’hui. La France a arraché un match nul, presque inespéré, synonyme de victoire chez la meilleure équipe du monde actuellement (1-1). En trois mois, le capitaine de l’équipe de France championne du monde 1998 s’est mis tout le monde dans la poche. Mardi, à Madrid, il a agi. Et ce n’était pas évident.

Au départ du match, l’ex-coach de l’OM avait opté pour un 4-3-3 classique face à l’ogre ibère. Très défensif, dans le but d’interrompre les transmissions espagnoles. Le problème, c’est que les rares fois où les Tricolores réussissaient à récupérer le ballon, ils le perdaient de suite. Et ce n’était pas seulement un problème de qualité technique. Enfin, pas seulement. Les Bleus l’ont montré après la pause.

Maà®tre tacticien

Deschamps a su modifier ses plans. Au risque de se prendre une déculottée. L’entrée de Valbuena, le passage en 4-2-3-1 a tout changé. D’un coup, l’Espagne a perdu de sa superbe. Pire, dans l’entrejeu, les Franà§ais, avec numériquement un joueur de moins, récupéraient tous les ballons, asphyxiant le milieu espagnol. A la surprise générale, la Roja était dominée dans le jeu par une sélection tricolore pourtant largement inférieure sur le papier. Ce revirement soudain, cet esprit retrouvé, la France le doit beaucoup à Didier Deschamps.

L’un des seuls à avoir un discours qui parle, à susciter le respect de tout un groupe. Et à ‘mater’ tactiquement Vicente Del Bosque. Le seul également à avoir la réussite de se voir dans l’obligation de faire rentrer la futur buteur Olivier Giroud à la 88ème minute, Karim Benzema étant blessé. A Monaco, à la Juve, à l’OM aussi, Deschamps savait la provoquer. Ce ne peut plus àªtre qu’un simple hasard.

Anthony FAURE