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Ligue 2

ASSE : Roland Romeyer, le temps des beaux discours

Au travers de propos pour le moins étonnants, le président de l’ASSE, Roland Romeyer, a tenu à défendre son bilan des dernières années, à regretter la faiblesse de l’effectif en début de saison et reparlé de la vente du club. Compliqué de ne pas réagir.

Sa parole est rare. Et on le comprend, d'ailleurs, au vu des tempêtes qu'il suscite à chaque prise de parole. Comme si, au fond, l'immense majorité du Peuple Vert ne croyait plus à ses promesses et n'attendait plus qu'une seule chose : son départ. Ce devait être le  cas, comme vous le savez, il ya des mois, lorsque les deux actionnaires majoritaires, dans les heures qui suivaient la relégation en Ligue 2, assuraient qu'ils allaient passer la main. Il n'en a rien été et le tandem Romeyer-Caïazzo demeure en place, sans que rien ne se passe et qu'une seconde saison saison à l'étage inférieur se prépare. Alors que sur le terrain, l'équipe première se porte mieux (9 matches sans défaite après le déplacement au stade Charléty contre le PFC), Romeyer a donc cru bon de sortir de sa réserve lors du forum "supporters de l'emploi", qui se déroulait au stade Geoffroy-Guichard.

Accordés à la radio France Bleu,  les propos prouvent que l'autocritique présidentielle n'est pas d'actualité. Notamment au sujet du début de saison et d'un mercato estival consternant qu'il se refuse à assumer. "Au niveau du football, si on veut gagner il faut des bons joueurs. On avait en début de saison une équipe qui avait des carences importantes. Vous avez vu la première partie de championnat, au bout de deux ou trois minutes on prenait des buts. Pour gagner, il faut marquer plus de buts qu’on en prend donc c’était compliqué. On a retrouvé une défense solide avec des joueurs qui sont venus apporter leur expérience. Ils sont venus dynamiser le vestiaire. Je suis heureux de ce qu’il se passe. J’ai fixé un objectif, celui d’être sur le podium des matchs retours et je déplore qu’on ait pas eu cette équipe dès le départ parce qu’on aurait pu se battre pour la montée.  C’est la raison pour laquelle il y a eu un mercato d’hiver qui nous permet de rebondir. Je regrette ce qu’il s’est passé avant et je suis optimiste pour la fin de la saison. Le retour des supporters aussi, parce qu’à Saint-Étienne le football a une très grande importance, c’est une ville de foot, en plus de tous les gens qui viennent de l’extérieur et je suis content qu’on retrouve une ambiance festive les jours de matchs à Geoffroy-Guichard."

Une vente d'actualité…

Etrange, tout de même, pour le co-propriétaire du club de ne pas assumer les erreurs de personnes mises en place par ses propres soins. Car le triumvirat Soucasse-Rumsten-Perrin, ça vient de lui et de personne d'autre. Soucasse qui détient les clés et s'est donc trompé dans les grandes largeurs lors du recrutement estival, c'est de la responsabilité de Romeyer. "Jean-François Soucasse, c’est le président exécutif que j’ai mis en place avec Bernard Caïazzo qui a notre confiance. Il s’organise, c’est lui qui met les personnes dans les différents services avec qui il veut travailler. On lui a donné tous les pouvoirs. Maintenant je discute avec lui, notamment avec ce mercato où on a renforcé la cellule de recrutement. Il y a deux ex-directeurs sportifs qui ont rejoint la cellule pour recruter. C’est la raison pour laquelle vous voyez évoluer des joueurs qui ont le niveau qu’il faut pour essayer de remonter."
Il n'était donc aucune raison pour que le président du directoire ne remette pas une couche, ou une pièce, sur son bilan. Forcément bon. Et peu importe que les Verts, avec Claude Puel (choix de Romeyer) et Pascal Dupraz (autre choix de Romeyer) aient accumulé les mauvais résultats trois années durant, plongeant l'ASSE en Ligue 2.

Encore plus surprenant, les propos tenus sur l'éventuelle vente du club. Comme vous le savez, par les sommes mirobolantes qu'ils attendent, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo ont refroidi un certain nombre d'investisseurs potentiels. Ils ont également repoussé une offre ferme d'Olivier Markarian, qui leur proposait 10 millions d'euros chacun pour racheter leurs parts, six mois avant la descente en Ligue 2. Résultat, plus aucun dossier de reprise à se mettre sous la dent. Un cabinet d'audit, KPMG, qui n'a pas le moindre candidat à envoyer dans le Forez et une certitude : tant que les Verts sont en L2, il ne faut pas croire au miracle. Mais Roland Romeyer ne se prive pas de faire croire à des lendemains qui chantent. "La vente ? On sait qu’on vend, c’est tout. On l’a annoncé dans les médias. La vente est toujours d’actualité avec KPMG qui a un mandat de notre part. Compte tenu de l’état dans lequel était le club, on a dit qu’on attendait que cela aille mieux, c’est tout. Comme je vous le dis, on passera à cette phase-là une fois le championnat fini et en espérant que l’objectif que j’ai fixé sera atteint. Même si je suis en forme il faut tourner la page. Ma situation personnelle ? Je suis toujours en forme vous voyez (sourire). Vous n’entendrez pas parler de grand chose concernant la vente. Simplement, je me concentre sur cette fin de saison, c’est à dire jusqu’au 2 juin. On travaille du mieux possible et après le 2 juin on passera à autre chose. Il y aura d’autres projets. On se mobilisera pour d’autres projets qui ne sont pas d’actualité parce que le sportif est beaucoup plus important que ce qu’on peut évoquer, tous ce qu’on peut lire dans les médias, écouter ou lire sur les réseaux sociaux."
On se languit de connaître les futurs projets. En revanche, en ce qui concerne la vente, on n'attend plus grand chose. Et surtout pas des promesses des deux actionnaires actuels.

B.D

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