« Avant la trêve mondiale et après une première partie de championnat catastrophique, nous avions évoqué le choix de Laurent Batlles de ne pas emmener son groupe en stage loin de l’Etrat et de préférence sous un climat plus chaleureux que celui qui stagne sur Saint-Etienne. Dans le ciel et dans les rues où fleurissent les banderoles plus mordantes que le gel. On saura très vite si c’était une bonne idée pour resserrer des liens distendus au moins sur le terrain. Il est vrai qu’à défaut de trouver ailleurs une bulle de paix, le staff sait disposer d’un cadre isolant l’équipe du monde extérieur mieux encore que des centaines de kilomètres. Fermé au public, même pour un match amical face à Grenoble, le centre d’entraînement est devenu une zone d’isolement qui n’a plus rien de sanitaire et dont aucun entraîneur n’a été capable ou désireux de rompre le cordon installé par la direction depuis plusieurs saisons. Qu’on se s’étonne pas de la fracture avec le public…
Alors qu’Angers, Auxerre, Clermont, Lens, Lille, Lorient, Lyon, Marseille, Monaco, Montpellier, Nice, Reims ont pris la direction de l’Espagne, Nantes, Rennes et Strasbourg celle du Portugal, Toulouse la Turquie, le coach de l’ASSE a préféré éviter le chaud et froid, comme Paris. Sans doute n’avait-il pas imaginé que son programme allait être contrarié par son ancien club, Troyes et une pelouse jugée dangereuse. On ne va pas tirer sur l’ambulance ou plutôt sur le bus qui a fait un aller-retour pour rien à Besançon, mais admettons que choisir le grand Est pour ce dernier match présentait une part de risques en cette saison. L’idée était de préparer au mieux la reprise à Annecy alors que les Hauts-Savoyards ont préféré, eux, les pelouses de Gerone à celles du bord de leur lac pour se mettre en jambes.
Gaëtan Charbonnier pour éviter un nouveau cauchemar aux Stéphanois
On verra le 26 décembre qui a eu la meilleure idée. On espère simplement que l’option stéphanoise n’a pas été guidée par des contraintes budgétaires, les mêmes qui imposent d’alléger encore et toujours la masse salariale avant de recruter. Comme de se séparer d’Yvann Maçon avant de prendre un joker qu’on savait indispensable dès la fin du mercato estival, ou de pousser vers la sortie Charles Abi ou Gabriel Silva. Pour reprendre une expression chère à notre confrère Jean-Yves Moulin qui en a développé tout le sel sur Facebook, on ne nous fera pas prendre des vessies pour des lanternes. Ce ne sont pas des problèmes de comportement qui justifient le départ de vingt-cinq joueurs depuis l’été dernier.
Début janvier, dans La Tribune-Le Progrès, Roland Romeyer estimait avoir « mis une équipe compétente avec les bonnes personnes au bon endroit » et vantait «un centre de formation super », tout en relevant « Il faut juste amener de l’argent». Ce doit être encore plus vrai aujourd’hui après une descente à laquelle il ne croyait pas et une dernière place en L2 qui devrait cette fois réveiller les consciences.
Est-ce déjà le cas puisque, enfin, un buteur débarque? Sur le site du club, media plus difficile à contourner que s’il appartenait à Elon Musk, Gaëtan Charbonnier dit réaliser son rêve d’enfant « Tout petit, je me cachais derrière mon canapé avec mon frère pour regarder les matchs de l'ASSE ». On souhaite, nous, qu’il évite un nouveau cauchemar aux Stéphanois. »
Didier Bigard