Nous suivre

Ligue 2

ASSE – le rendez-vous de Didier Bigard : « Etienne Green, coupable ou victime ? »

Cette semaine, Didier Bigard consacre son billet d’humeur à la situation d’Etienne Green, devenu indésirable à l’ASSE deux ans après avoir sauvé le club de la relégation en L2, et un an après avoir vu Paul Bernardoni débarquer dans le Forez…

 

Les mêmes qui l’ont porté aux nues hier, le vouent aux gémonies aujourd’hui. Si demain les éducateurs de foot cherchent des exemples pour calmer leurs jeunes espoirs supposé « pépites » pour reprendre le mot à la mode qui a inondé les sites survendeurs, ils n’auront qu’à chercher dans la cage stéphanoise. On y a enfermé les illusions, des Verts et d’Etienne Green. Et on ne répond pas toujours aux interrogations même si Claude Puel dans son livre explique que face aux doutes sur ce « garçon timide, introverti, d'une belle stature mais devant travailler » le club lui avait donné « une chance supplémentaire de passer un cap en le faisant signer un an professionnel ». La suite de ce qui allait être un conte de fée a été résumée par le Roannais Jacky Bonnevay sur RMC « Cet épisode est incroyable. Jessy Moulin doit jouer. Il est blessé. C'est Bajic qui doit jouer. Il se blesse. On va à Nîmes. Il ne reste que Green. Il fait un match du tonnerre et l'aventure commence. Il fait trois mois exceptionnels avec un body langage incroyable. Il est apprécié, il est calme ».

L’histoire était pourtant belle

L’histoire prend des airs de légende, anticipée par Puel « Je m'étais toujours dit qu'avec un nom et un prénom pareils, s'il réussissait à s'imposer dans son club formateur, ce serait énorme. » Des clubs de Premier League se renseignent et le voilà international espoir en Angleterre. Le public l’adore. Ses dirigeants moins. Pascal Dupraz fait venir Paul Bernardoni et le justifie « une arrivée qui ajoute de l’expérience à un poste très important pour augmenter nos chances d’obtenir des résultats en vue du maintien. Il vient pour être le titulaire ». La suite c’est la descente après une séance de tirs au but qui aurait peut-être permis à Green de confirmer son talent… ou sa baraka diront certains, tel Bodmer qui met en avant les poteaux qui l’ont souvent sauvé. La suite, c’est aussi un changement d’entraîneurs avec Laurent Batlles mais aussi Jean-François Bédénik pour les gardiens à la place de Biancarelli dont Puel avait salué le travail auprès de Green « L'arrivée d'André allait le transformer, l'émanciper. Etienne se  révélait, progressait, montrait enfin son caractère et son autorité. »

Fracture du coude, cassure mentale

Une fracture au coude allait pourtant couper cet élan sportif et de sympathie, une cassure mentale surtout. Héros de la remontée au classement, il était relégué sur le banc six mois après et l’objectif de Loïc Perrin en janvier 2022 « remettre Etienne numéro un la saison prochaine » allait être revu par Laurent Batlles après le recrutement de Matthieu Dreyer et surtout un gros coup de moins bien de Green, derrière une défense devenue gruyère. Deux sorties hasardeuses, deux cartons rouges et le vert franco-anglais est devenu chat noir, mais pas celui qui porte bonheur de l’autre côté de la manche. On le sait, la concurrence n’est pas bonne pour ce poste si spécifique. Dreyer débarqué avec Monconduit en a peut-être aussi souffert, comme Bernardoni arrivé lui avec Thioub. A moins que tous ne soient moyens. C’est sans doute ce qu’a jugé Batlles en préférant Fall face à Caen avant de faire venir Gautier Larsonneur qui était entraîné par Jérémie Janot à Valenciennes. Curieux destins. Il y a quelques mois L’ancien Vert, chouchou des kops, parlant des expulsions de Green disait toute la confiance qu’il avait en lui  « Etienne a été malheureux sur ses deux sorties mais c'est le risque. Il ne doit pas douter. Le doute, c'est l'ennemi pour un gardien. Il a de grosses qualités. Il va se remettre en selle ». Ce ne pourra être que loin de Sainté.

Didier Bigard 

 

Fil infos

Plus d'informations Plus d'articles